La chasse aux pauvres

Publié le par NPA REIMS

La chasse aux pauvres

 

 

            L’Etat réhabilite la notion de travail obligatoire et va expérimenter via les Conseils Généraux (le Conseil général de la Marne fait partie des 11 départements expérimentaux) ce que SARKOZY a annoncé dans son discours de Bordeaux du 15 novembre 2011, sur la fraude sociale. Il va falloir mettre au travail les allocataires du RSA 7 heures par semaine. Tous les allocataires annonce-t-il sentencieusement! Cette mesure va revêtir un caractère obligatoire, sous peine de sanction si la personne refuse l’offre d’emploi. En l’occurrence une baisse de l’allocation RSA déjà étique.

            Après la chasse à la fraude sociale, la chasse à « l’oisiveté » est ouverte. La mise en application de cette mesure flatte le refoulé réactionnaire d’un certain électorat prêt à réélire le candidat SARKOZY que l’essai politique d’Alain BADIOU[1], en 2009, semble avoir parfaitement cerné et analyser. Le processus de stigmatisation des pauvres est de nouveau déclenché, à l’image de celui relatif aux étrangers, aux demandeurs d’emploi ou encore aux personnes incarcérées.

            A grands coup de discours lénifiants, sur le mode du storytelling, on évoque les droits et les devoirs inhérents à la perception du R.S.A et que les 7 heures hebdomadaire effectuées le seront dans le secteur non-marchand (le secteur associatif , les collectivités territoriales, les collèges, régies, hôpitaux….). Quel effet d’aubaine pour les employeurs. Une main d’œuvre bon marché soumise à l’obligation de travailler, corvéable à merci du fait de sa situation de dépendance.

            Ceci est encore une démonstration de la mise en coupe réglée d’une catégorie de la population déjà plongée dans une néantisation sociale. Nous sommes passés à une économie des droits pouvant être suspendus et des devoirs devenus le signifié de la soumission à l’ordre bourgeois.  

            La casse du droit du travail continue et la lutte contre la précarité est un prétexte pour abaisser le coût du travail et dégrader encore plus les conditions de travail.

            Demandons pour tous un travail décent avec un salaire décent.



[1] Circonstances, 4. De quoi Sarkozy est-il le nom ?, Éditions Lignes, 2007

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